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Mobilier de bureau - de quoi s'agit-il ?
Le mobilier de bureau représente un vaste groupe de produits qui comprend divers articles (chaises, tables, armoires, placards, etc.). Le mobilier de bureau professionnel intervient dans l'aménagement du poste individuel de travail comme dans celui d'une salle de réunion, d'un open-space, ou d'une cantine d'entreprise dite espace collectivité.
Quels impacts sociaux, environnementaux et de sécurité
L'impact écologique et social de la production et de l'utilisation de mobilier est significatif dans plusieurs domaines, à savoir:
Matériaux:
Le choix du matériel n’est pas évident. En effet, chaque matériel a ses impacts sur la planète :
- Le bois: disparition des forêts et perte de biodiversité liée à la monoculture.
- Les métaux (éléments métalliques): conditions de travail difficiles, pollutions des eaux et du sol et conséquences pour la population.
- Le plastique (pétrole): épuisement des stocks, dégradation environnementale et conséquences pour la population.
Consommation d'énergie:
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La fabrication du mobilier, le transport et l’élimination consomment beaucoup d’énergie. Si cette énergie utilisée ne provient pas de ressources renouvelables, cette consommation a aussi un impact environnemental et climatique non négligeable.
Substances nocives:
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Un employé de bureau passe 40 heures par semaine (presque 25% de son temps) entouré de son mobilier de bureau. D’où l’importance que ce mobilier ne soit non seulement confortable, mais également non offensif pour la santé de l’employé. Il est donc primordial que les matériaux utilisés ne libèrent pas de substances nocives.
Un bureau peut être fait de bois massif, d’aluminium ou d’acier, de plastique dur, de verre, de panneaux de particules protégés par divers revêtements, etc. Cependant, certains revêtements (vernis, laques, mais aussi textiles ou cuirs) et éléments de rembourrage (sièges et dossiers de chaises) peuvent porter préjudice à la santé et à l’environnement. Des substances toxiques contenues dans ces revêtements et éléments de bourrage peuvent en effet se disperser pendant plusieurs années dans l’air ambiant. C’est notamment le cas du formaldéhyde, qu’on retrouve fréquemment dans les bois agglomérés ou les rembourrages, ou de certaines colles ayant servi à l’assemblage des éléments. Ceci présente un danger réel pour les employés de bureau et les employés de fabrication.
Risques sociaux dans la chaîne:
Le mobilier à bon marché provient (au moins pour une partie) souvent des pays en développement, où les conditions de travail sont fort critiquables.
Volume de déchets:
On observe aujourd’hui une accélération du rythme de renouvellement du mobilier (effet de mode, augmentation des restructurations d’entreprises, développement des produits, etc.). Cette tendance entraîne un accroissement des transports et surtout des volumes mis au rebut.
Quels sont les critères de durabilité?
Le concept du label Cradle to Cradle Certified™ peut être une inspiration pour vous. Les produits doivent pouvoir être revalorisés à au moins 50% à 80%. Les autres critères concernent la santé humaine et l’environnement, les sources et la consommation d’énergie, la consommation d’eau et la responsabilité sociétale.
Avant de lancer un appel d'offres ou un marché public:
- Besoin
Identifiez le besoin réel de mobilier. Il peut s’avérer que vous avez encore assez de mobilier de bureau dans votre stock ou qu’un simple réaménagement fasse l’affaire.
- Marché de seconde main
Est-il envisageable pour vous, d’acquérir votre mobilier de bureau sur un marché de l’occasion ? Si la réponse est non, pensez au moins à revaloriser votre ancien mobilier. S’il est toujours intact, il peut être intéressant pour le marché de l’occasion. Ainsi vous pouvez au moins donner une deuxième vie à votre mobilier qui ne satisfait plus à vos besoins. En effet, de plus en plus de créateurs considèrent que les meubles usagés sont un matériau idéal pour imaginer un nouveau mobilier, surtout dans un environnement professionnel. Le concept de nearly new office (NNOF) en est un bel exemple. Dans cet esprit, le mobilier de bureau n'est plus un déchet. Il devient une ressource tendance pour un aménagement de bureau moderne. Donner une nouvelle vie au mobilier a beaucoup d’avantages : il ne faut pas exploiter de nouvelles matières premières, la production réclame beaucoup moins d'énergie (ce qui fait baisser les émissions de CO₂), des tonnes de déchets sont évitées et le mobilier est environ 20% moins cher que les produits neufs.
Lors de l’achat:
- Achat vs. Location
Devenir propriétaire de meubles de bureau pour aménager des espaces de travail s'accompagne d'un coût total élevé. En effet, l'achat, l'entretien, la réparation et l'assurance coûtent cher. Du coup, l'acquisition est de plus en plus souvent remplacée par un service, la location. Le principe est simple : l'utilisateur paie un montant fixe par mois pour la location des meubles et le fournisseur se charge du service complet, de la livraison au remplacement par des modèles plus récents en passant par l'entretien et les réparations éventuelles. Une telle location s'inscrit parfaitement dans le modèle économique circulaire si le fabricant réutilise et recycle au maximum les matériaux. La location de mobilier chez un fabricant qui applique ce modèle circulaire est donc un choix durable, pour autant que les meubles loués respectent l'environnement et soient produits de façon socialement responsable. Le transport doit aussi être le plus écologique possible.
- « Immortalité » du mobilier
La plupart des produits de consommation a une durée de vie limitée et doit être éliminé par après. Le mobilier de bureau par contre montre un certain potentiel pour être facilement conçu selon les principes de l’économie circulaire, devenant ainsi pratiquement « immortel ». Des formes intemporelles et agréables de manière esthétique, des couleurs indémodables (peu d’influence de la mode), neutres et claires (réduction des besoins en éclairage), mais pas salissantes (éviter le blanc) et des modules adaptables et échangeables, donnent au mobilier de bureau une durée de vie presque illimitée. La création de meubles comportant un minimum de composés et d’éléments, deviennent facilement réparables (disponibilité des pièces de rechange pendant au moins 10 à 15 ans et disponible rapidement) et recyclables au cas où ils ne peuvent plus servir comme mobilier de bureau. Ainsi, le matériel peut être séparé et valorisé (éviter les panneaux en bois revêtu de plastique) sans problèmes. Préférer, dans l’ordre suivant et sous réserve de certains usages particuliers : le bois massif, le bois transformé, les matières synthétiques, le verre. Le carton recyclé alvéolaire est une alternative intéressante (par ex. pour les plateaux de bureaux).
- Matériaux de base
Le choix du matériel n’est pas toujours évident et il est trivial de respecter des critères spécifiques pour chaque type de matériel. Le mobilier en bois massif par exemple est plus durable que les produits dérivés. A côté de la provenance du bois (préférez le bois local au bois tropical ou boréal) et des essences indigènes (épicéa, chêne, hêtre, noyer, mélèze, arolle, bouleau, pin sylvestre, orme, peuplier, sapin blanc, frêne, érable, cerisier, etc.), on doit exiger que le bois utilisé soit issu de forêts certifiées (gérées durablement). Pour certains produits, une qualité de bois basse (chutes issues d’éclaircissages, résidus industriels) est suffisante aux exigences requises. Pour les métaux et matières synthétiques (plastiques), le recours aux matières recyclées constitue une option plus écologique. Le verre constitue une matière plus fragile. En optant quand-même pour le verre, il faut exiger que les parties en verre puissent être facilement remplacées en cas de dégâts. De grandes différences de qualité et d’impact environnemental existent aussi chez toutes sortes de textiles ou du cuir.
- Composants chimiques
Qu’importe le matériel de base choisi, il est toujours important de porter une considération accrue aux composants chimiques. Certains matériaux, comme les substances synthétiques contiennent de tels composants par nature, d’autres comme le bois peuvent avoir subi un traitement chimique dans le processus de production ou pour protéger le futur produit. Exigez donc toujours, si possible, des matériaux non-traités, sans substances chimiques, oubien essayez d’éviter les substances les plus problématiques pour l’environnement et la santé humaine, comme par exemple le PVC, le bisphénol A, les phtalates, les substances organiques halogénées ou autres. A côté des matières de base, toutes sortes de colles, revêtements et produits de traitements de surface nécessitent également un examen critique en vue de leur nécessité ou de leur composition chimique.
Dans l'UE, la directive REACH est d'application pour protéger la santé humaine et l'environnement contre les risques des produits chimiques. Pour qu'un adjudicateur public puisse imposer des limitations dans l'usage de produits chimiques dangereux dans la fabrication de mobilier, il est nécessaire d'analyser chaque étape dans la chaîne. C'est un problème auquel les labels comme les écolabels de type I peuvent apporter une solution rapide et pratique. Ces labels garantissent qu'aucune substance dangereuse ni nocive n'a été employée pendant la fabrication du mobilier.
Après l’achat:
Veiller à un entretien adapté, selon les recommandations du fournisseur.
Pour plus d’information à ce sujet, vous pouvez également consulter le guide des achats professionnels responsables, suisse, 2015
http://www.achats-responsables.ch/leguide/parse/produits_prestations/16/1