- Pourquoi?
- Guides
- Exemples
- Utiliser les labels
Vêtements de travail, de quoi s'agit-il ?
Les vêtements de travail, encore appelés vêtements professionnels, sont des vêtements portés lors d’une activité professionnelle. Les habits de travail peuvent aujourd’hui avoir plusieurs objectifs:
- Souvent ils sont destinés à la protection de la personne qui les porte et qui exerce un métier à risque (travail avec des machines dangereuses ou des substances toxiques par exemple). Le port de tels vêtements est obligatoire pour certaines professions et les exigences de qualité des habits sont réglées par des législations correspondantes.
- Les tenues vestimentaires peuvent également servir de signalisation (pour les ouvriers par exemples) en cas de dangers potentiels. Ces vêtements ne protègent pas de façon directe contre des influences extérieures, mais avertissent d’autres personnes et appellent à la prudence. Il s’agit donc d’un moyen de prévention d’accident.
- Dernièrement, les vêtements de travail peuvent également avoir un aspect purement représentatif, c’est-à-dire montrer le logo d’une marque ou promouvoir la charte graphique d’une entreprise. Ceci contribue à la valorisation d’un employé et montre l’appartenance de celui-ci à l’entité respective.
- Dans quelques cas, les vêtements de travail ont un caractère festif, comme par exemple chez les politiciens ou les militaires lors des parades, montrant ainsi la position de la personne ou le degré d’importance.
Quels impacts sociaux, environnementaux et de sécurité ?
En 2013, l’effondrement d’un bâtiment abritant plusieurs ateliers de confection des grands mondiaux du textile a causé la mort de plus de 1.100 employés, provoquant de vives critiques à travers le monde entier quant aux modes de production actuels. Le marché mondial des vêtements de travail représente aujourd’hui une envergure de plus/moins 10 milliards de dollars, ce qui montre l’importance dans ce domaine et la nécessité d’adopter des critère sociaux, environnementaux et de sécurité lors de l’achat de tels habits.
Les matières premières
Prenant l’exemple du coton, matière naturelle couramment utilisé pour la production de vêtements. La culture du coton nécessite énormément d’eau (2.000l par T-Shirt produit) et se fait souvent dans des régions arides, ne disposant déjà que de ressources assez limitées en eau. Ceci était par exemple le cas en Asie centrale, où le lac Aral a perdu plus de la moitié de sa superficie suite à l’irrigation intensive des champs de coton situés autour du lac.
La culture conventionnelle du coton se fait généralement en monoculture, diminuant la biodiversité et augmentant ainsi la vulnérabilité envers les ravageurs, ce qui nécessite le recours à une utilisation de pesticides très fréquente. Même si les champs de coton ne représentent que 2,5% des terres agricoles mondiales, cette plante est responsable pour l’utilisation de 11% des pesticides vendus dans le monde. Chez les herbicides, la part du coton monte même jusqu’à 25% des produits utilisés à travers le monde entier. En plus, toute monoculture réduit toujours la fertilité des sols et augmente le risque d’érosion. Pour conclure, la moitié du coton cultivé est issue d’organismes génétiquement modifiés (OGM) et les conditions de travail sur les champs de coton sont souvent très mauvaises. Le coton est certes un exemple extrême, mais en général, la culture conventionnelle de lin, de chanvre, de jute ou d’autres fibres naturelles végétales a des répercussions similaires sur l’environnement.
Comme pour les fibres végétales, la situation des matières premières animales ne se présente pas plus positive. La production industrielle de cuir, laine, soie ou encore de duvet est souvent synonyme de l’exploitation des animaux, qui sont souvent détenus dans de mauvaises conditions, torturés, dans la plupart des cas, pour récupérer les matières premières. Un tel élevage industriel dévore entre autres des quantités énormes d’eau et de nourriture, ayant un impact considérable sur l’environnement. Les fibres synthétiques, comme le nylon ou le vinalon par exemple sont fabriqués à base de matières organiques (pétrole) ou minérales (anthracite) épuisables, extraites de la terre, causant des dégâts irréversibles à la nature et l’environnement.
Les conditions de travail
C’est avant tout le comportement des consommateurs du monde occidental, qui suivent les tendances de mode et se démarquent par le grand nombre de vêtements de style dans leurs garde-robes, qui obligent les entreprises du textile à produire des vêtements à des prix de plus en plus bas. La mode change vite et chaque saison, de nouvelles collections sont dévorées par les clients. Ce phénomène ne serait pas possible si les vêtements étaient produits dans des pays ayant un salaire minimum et où les heures de travail seraient réglementées par la loi et contrôlées par des services d’inspection au travail. Dans ce cas, les vêtements deviendraient trop chers pour nos modèles de consommation de la mode, disent les pourparlers de la production conventionnelle. La seule solution serait de produire ailleurs, dans les pays ou les réglementations sur les conditions de travail ne sont pas aussi strictes, non-contrôlées ou même inexistantes. Surtout en Asie du Sud-Est (Bangladesh, Vietnam, Pakistan, Cambodge, Chine, Indonésie, Inde, etc.), mais également dans des pays plus proches, comme la Tunisie, l’Ukraine ou la Turquie, où les conditions de travail dans l’industrie du textile sont souvent médiocres. Des salaires inférieurs au seuil de pauvreté, des heures supplémentaires non-payées, pas de sécurité sociale ou d’assurance maladie, pas de droit au congé, du travail forcé ou pénitentiaire, ou même de l’esclavage organisé, sont à l’ordre dans ces pays de production de nos vêtements. L’interdiction ou la restriction de la liberté syndicale, ainsi que la peur des gens de perdre leur travail rendent impossible toute tentative de lutte. Et même en Union Européenne, les législations nationales laissent parfois des échappatoires pour détériorer les conditions de travail, comme les montrent des exemples en Roumanie ou en Italie.
Quels sont les critères de durabilité ?
Avant de lancer un appel d’offres ou un marché public:
- Essayez de faire un inventaire régulier de vos vêtements de travail pour éviter des achats inutiles. Pour les vêtements de travail, il ne faut pas s’ancrer sur des critères de mode, mais de fonctionnalité. Tant qu’ils remplissent les exigences, de nouveaux achats ne sont pas nécessaires. Et même s’ils ne correspondent plus aux exigences de sécurité, on peut souvent encore les utiliser à d’autres fins (contre le froid ou comme vêtement de signalisation p.ex.).
- Clarifiez les vrais besoins dès le départ et identifiez le niveau de sécurité ou de fonctionnalité pour les vêtements, ainsi que les tailles requises. Ceci pour éviter que ceux-ci ne soient pas utilisés par après ou bien ne dépassent les exigences, ce qui les rend souvent plus chers.
Quels sont les critères de durabilité qui peuvent être inclus dans votre appel d’offres ?
Les informations suivantes devraient déjà être incluses dans l’appel d'offres afin que tous les fournisseurs puissent soumettre leur offre aux mêmes exigences pour que les offres soient comparables entre elles.
- Fonctionnalité:
Déterminez le niveau de fonctionnalité requis pour les vêtements de travail, car celui-ci influence directement le choix des matières premières, ainsi que la complexité des vêtements pour satisfaire aux exigences de sécurité, de signalisation ou de représentation des habits. La performance et l’endurance sont directement liées à la fonctionnalité requise.
- Matière première des fibres et modes de production:
Donnez des détails sur la matière première requise. Les différentes fibres (végétales, animales ou synthétiques) ont des impacts environnementaux différents selon leur mode de production et leur lieu de provenance. Donnez des précisions sur l’origine de la matière première et de la production des fibres brutes et des vêtements eux-mêmes. La culture biologique, l’élevage biologique ou le recyclage (mécanique) de fibres par exemple constituent de bons moyens pour améliorer le bilan écologique des vêtements. Les modes de production des fibres et des vêtements ont une influence majeure sur le bilan énergétique, l’utilisation des terres et de l’eau, les émissions des gaz à effets de serre ou l’écotoxicité et la toxicité sur l’homme.
- Conditions de travail:
Exigez dans vos appels d’offres des vêtements issus de processus sociaux et équitables, remplissant au moins les normes internationales de travail définis par l’International Labour Organization (OIT). Ceux-ci prévoient e.a. l’interdiction du travail d’esclavage et du travail des enfants, la liberté syndicale, l’égalité de rémunération pour hommes et femmes et la non-discrimination selon la nationalité, le sexe, la conviction religieuse ou politique ou l’origine sociale par exemple. Cette tâche peut être simplifiée en exigeant un label qui satisfait vos attentes.
- Emballage, gestion des déchets et service:
Vous pouvez également inclure des exigences par rapport aux emballages et à la gestion des déchets. Un emballage écologique (recyclable et/ou recyclé), bien étiqueté et un plan de gestion des déchets (pour mieux séparer et recycler les emballages) peuvent être demandés dans vos appels d’offres. De même, vous pouvez exiger d’inclure un service de nettoyage des vêtements, ainsi qu’une reprise des vêtements à des fins de recyclage.